Publié le 17 novembre 2021 - Par Nicolas - Catégorie: Les radars en général
Les recettes radars restent au plus bas et loin des prévisions en 2021

Les recettes radars restent au plus bas et loin des prévisions en 2021

Depuis 2018 et la dégradation massive du parc des radars automatiques, les recettes générées par ces machines sont en chute libre. Malgré les espoirs du gouvernement de voir ces chiffres retrouver un haut niveau, les recettes restent bien loin des prévisions et nécessitent des ajustements budgétaires.

600 M€ de recette en 2021

Dans les documents budgétaires du projet de loi de finances 2021, le gouvernement estimait que les radars allaient rapporter pas moins de 809 millions d'euros, sans compter les amendes majorées.

Nous sommes désormais à la fin de l'année et les prévisions étaient une fois de plus largement surestimées puisque les recettes vont rester à un niveau comparable à celui des deux années précédentes.

Selon les données actualisées, en 2021, les recettes des amendes forfaitaires issues du contrôle automatisé devraient se situer entre 580 et 600 millions d'euros pour 13,5 millions d'avis de contravention envoyés.

Soit un chiffre à peine supérieur à 2020 (553 millions d'euros) et à 2019 (561 millions d'euros) et bien loin du record de 2017 à 824 M€.

Évolution des recettes issues des amendes forfaitaires du contrôle automatisé

Evolution des recettes issues des amendes forfaitaires du contrôle automatisé

Une tendance de fond?

Depuis plusieurs années, les documents budgétaires surestiment largement les recettes radars. Pour expliquer ces surévaluations, la destruction de 25% du parc de radars en 2018 et 2019 est largement mise en avant, tout comme les confinements et autres couvre-feu pour les années 2020 et 2021.

Pourtant, malgré un retour presque à la normale du taux de disponibilité des radars, lequel atteint en effet 87,83 % au premier semestre 2021 contre 92% en temps normal, et le moindre impact des mesures sanitaires sur le trafic en 2021, les recettes ne repartent pas beaucoup à la hausse.

Dès 2019, la Cour des Comptes alertait sur une tendance de fond de baisse des recettes radars bien avant que les actions des gilets jaunes ne les impactent encore plus significativement.

Un comportement plus vertueux des usagers de la route pourrait être une explication de la baisse du nombre d'infractions enregistrées par les radars automatiques. D'autant plus que le nombre de décès dans des accidents de la circulation poursuit sa chute depuis 2019.

L'analyse de l'activité des radars mobiles pourrait même le confirmer. Ces radars qui n'ont pas été impactés par la vague de dégradations ont enregistré bien moins de flashs en 2019 (2,8 millions) que les années précédentes puisqu'ils avaient flashé 4 millions de fois lors des années 2016 et 2017.

Des ajustements budgétaires

L'argent encaissé via les amendes radars sert en priorité à l'auto-financement du système du contrôle automatisé.

Les sommes en surplus sont redistribuées selon un système assez complexe et leur diminution affecte surtout l'Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF) qui en récupère habituellement le solde une fois que tous les autres bénéficiaires ont été servis. En 2021, la baisse des crédits de l'AFITF est estimée à 150 M€.

Comme ce recul associé à une perte d'environ 230 millions d'euros des recettes issues de la taxe de solidarité sur les billets d'avions remettrait en cause les engagement de financement de l'AFITF, le gouvernement a choisi de modifier exceptionnellement la répartition des amendes liées au compte d'affectation spécial "Contrôle de la circulation et du stationnement routiers" afin de compenser entièrement cette baisse.

Devant ces ajustements budgétaires, les grands perdants sont les collectivités locales qui subissent annulation de 131 M€ de crédits. Le budget des radars est également raboté de 19 M€.

Consulter tous les autres article de la catégorie Les radars en général